Stéphanie Delestre de Qapa Révèle Pourquoi Garder Secret la Vente d’une Entreprise

par adm
Stéphanie Delestre, fondatrice de Qapa : "Il ne faut pas parler de la vente de son entreprise à ses équipes"

Entrepreneure aguerrie et investisseuse, Stéphanie Delestre a récemment créé une nouvelle entreprise, Volubile. Dans une discussion avec Be a Boss, elle évoque la cession de sa précédente entreprise Qapa ainsi que son rôle de jurée dans l’émission « Qui veut être mon associé ? ».

La vente d’une entreprise représente un défi considérable. Il y a trois ans, Stéphanie Delestre a vendu avec succès Qapa, une plateforme d’intérim numérique, pour 65 millions d’euros à Adecco. En 2023, elle a rejoint le jury de l’émission « Qui veut être mon associé ? » diffusée sur M6. Parallèlement, elle a lancé Volubile, une solution d’IA générative destinée à améliorer la relation client.

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur pour vendre sa société ?

Premièrement, il est essentiel de comprendre qu’une entreprise ne se vend pas de manière passive; elle doit être désirée par un acheteur. Être dans une position où plusieurs acheteurs potentiels sont intéressés est idéal. De plus, établir une relation de confiance avec le repreneur potentiel est crucial. Pour cela, il est impératif que les informations financières partagées soient fidèles à la réalité de l’entreprise.

Un audit sans mauvaises surprises est également fondamental. Le vendeur doit se présenter sous son meilleur jour pour attirer et convaincre les acheteurs potentiels. C’est la raison pour laquelle les startups recourent souvent à des banquiers d’affaires pour gérer les discussions délicates avec les acheteurs.

Pouvez-vous nous raconter le rachat de votre entreprise Qapa par Adecco ?

Le marché évoluait et des signaux indiquaient qu’il était temps de vendre. Des banquiers d’affaires et des investisseurs m’ont contactée lorsque l’un de nos concurrents cherchait à se faire racheter. Adecco, parmi d’autres acheteurs potentiels, a manifesté son intérêt. La transaction a pris six mois et les due diligence ont été effectuées rapidement.

Durant les deux derniers mois, j’ai travaillé quotidiennement avec mon PDG et mon co-fondateur pour finaliser la négociation, conclue début septembre 2021.

Comment fixe-t-on son prix ?

Dans mon cas, j’avais une évaluation en tête, en ligne avec les valorisations boursières des leaders de mon secteur. Le prix est souvent le résultat de négociations entre le conseil d’administration et l’acheteur. Il est préférable que l’acheteur propose un prix en premier, mais il est aussi important de comprendre ses critères de valorisation. Le prix final dépendra de nombreux facteurs, dont le secteur et la situation financière de l’entreprise.

Comment choisir le bon repreneur ?

Le choix du repreneur idéal dépend de la situation spécifique de l’entreprise. Parfois, les options sont limitées, mais dans l’idéal, des discussions approfondies révéleront le meilleur candidat. Il est crucial de choisir un repreneur qui partage la vision future de l’entreprise. Pour Qapa, nous avons eu la chance que le leader mondial du secteur se manifeste avec un projet enthousiasmant dès le départ.

À quel moment faut-il vendre son entreprise ?

La décision de vendre est souvent personnelle. En général, il est préférable de vendre lorsque l’entreprise est florissante pour attirer les meilleures offres. Pour Qapa, tous les indicateurs suggéraient que c’était le bon moment.

Quelles sont les erreurs à éviter ?

Il est conseillé de ne pas divulguer les plans de vente à l’ensemble des équipes avant que la transaction soit finalisée, car une vente non aboutie peut démoraliser les employés. Durant les négociations, il est sage de limiter les communications sur le sujet.

Vers quels acteurs les entrepreneurs peuvent-ils se tourner pour obtenir des conseils lors d’une vente ?

Les entrepreneurs peuvent consulter leurs investisseurs, souvent expérimentés en la matière. Il est également judicieux de travailler avec un avocat et un banquier d’affaires, ce dernier pouvant prendre en charge les aspects les plus stressants des négociations.

Pourquoi avoir voulu participer à l’émission « Qui veut être mon associé ? »

Je suis une fervente admiratrice de l’émission, ayant suivi toutes les saisons avant d’y participer. Le format, qui valorise l’entrepreneuriat et en démontre toutes les facettes, m’a particulièrement séduite. Participer à « Qui veut être mon associé ? » était une occasion unique que je ne pouvais pas refuser. Être jury représente à la fois un grand honneur et une responsabilité considérable. Mon parcours démontre qu’il est possible de réussir sans un grand entourage ou un capital important, ce qui, je l’espère, inspire et motive de nombreux jeunes entrepreneurs.

Quels sont vos critères pour investir dans une entreprise ?

Je m’intéresse d’abord au domaine d’activité de l’entreprise. Certains secteurs hors de mon expertise ne m’attirent pas. L’équipe est également un critère déterminant : il est important de ressentir son engagement et sa passion. Enfin, la valorisation de l’entreprise est cruciale, surtout dans un contexte économique difficile.

Quel est votre coup de coeur de l’émission ?

J’ai eu plusieurs coups de coeur, surtout pour les projets dans lesquels j’ai décidé d’investir. C’était une excellente saison, et le jury a eu une très bonne dynamique. Les startups présentées étaient de grande qualité, rendant cette expérience inoubliable pour moi.

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